Santé : L’engagement de la France dans la lutte contre le VIH/sida
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre, la France réaffirme son engagement et appelle l’ensemble des acteurs de la communauté internationale, publics comme privés, à poursuivre la mobilisation pour mettre fin à cette pandémie d’ici 2030, conformément aux objectifs de développement durable fixés par les Nations unies.
Cette année devait être celle du bilan des objectifs 90-90-901 d’Onusida, mais en perturbant l’accès aux soins et aux traitements, la pandémie de Covid-19 a fragilisé les avancées majeures obtenues ces dernières années.
La France est l’un des premiers pays à avoir développé un modèle de soutien original reposant sur des principes et des valeurs de solidarité – respect des droits humains, importance d’adopter une approche centrée sur la personne tout en s’appuyant sur les communautés – accompagnés d’engagements financiers conséquents afin de relever les grands défis de la santé mondiale, et en particulier pour lutter contre le sida.
Ainsi, la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en 2002 ou encore d’Unitaid en 2006 ont permis de faire des progrès considérables face à ces trois pandémies et de sauver des millions de vies. Nous devons donc continuer et renforcer nos actions. L’engagement de la France dans la lutte contre le VIH/sida et en faveur des droits et santé sexuels et reproductifs est historique. Il y a 20 ans, le Président Chirac adressait un vibrant appel à la mobilisation et à la solidarité internationale pour l’accès aux traitements antirétroviraux en Afrique. Cette volonté de lutte implacable contre ces maladies a été rappelée à plusieurs reprises par ses successeurs et notablement par Emmanuel Macron à Ouagadougou en novembre 2017 puis à Lyon en octobre 2019 lors de l’accueil par la France de la 6e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial.
La santé mondiale tient une place particulière dans notre politique d’aide au développement et de solidarité internationale, notamment grâce à notre engagement auprès des acteurs internationaux de lutte contre le sida, la France étant le deuxième contributeur au Fonds mondial, le premier bailleur d’Unitaid et un partenaire historique d’Onusida.
L’action de la France s’illustre également à travers les moyens d’actions bilatéraux mis en œuvre en complément de nos contributions multilatérales, comme en atteste le succès du mécanisme d’assistance technique, L’Initiative (anciennement Initiative 5%), qui soutient les pays francophones dans l’accès et la mise en œuvre des subventions du Fonds mondial, et dont le financement et l’efficacité ne cessent de monter en puissance (actuellement 9% de la contribution française au Fonds mondial, soit près de 39 millions d’euros par an).
Un webinaire-conférence a été organisé par Expertise France et le MEAE à l’occasion de la 32e journée mondiale de lutte contre le sida, afin de présenter la nouvelle stratégie de L’Initiative et promouvoir son nouveau tournant, tout en valorisant les engagements de la France en matière de lutte contre le sida, la promotion de la santé des adolescent.e.s, et le financement de programmes de santé sexuelle et reproductive (SSR). Le Secrétaire d’Etat, Jean-Baptiste Lemoyne, est intervenu en ouverture de ce webinaire, désormais disponible en ligne sur le site de L’Initiative, présentant les progrès réalisés depuis deux décennies, les défis nouveaux auxquels sont confrontés les acteurs de la lutte contre le VIH/sida, et le renouvellement de l’action de la France sur le terrain, grâce notamment aux innovations portées par L’Initiative.
Consciente des conséquences de la Covid-19 tant sur la plan sanitaire, économique, sociale et alimentaire ainsi que du risque réel d’effet d’éviction de la lutte contre le VIH, la France s’est positionnée rapidement en soutien à ses partenaires pour réaffirmer que la sécurité sanitaire internationale est étroitement liée au renforcement des systèmes de santé. N’oublions pas que les luttes contre la Covid-19, le VIH, la tuberculose et le paludisme sont un seul et même combat qu’il nous faut gagner.
La France poursuit son action dans la lutte contre le VIH/sida :
· en tant que second donateur historique au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (plus de 5,04 milliards d’euros versés depuis 2002) ;
· en tant que premier donateur à Unitaid (près de 2 milliards d’euros versés depuis 2006 soit 60% des ressources cumulées depuis la création) ;
· à travers l’implication de ses chercheurs ;
· dans le cadre de son aide bilatérale, notamment en matière d’assistance technique (via L’Initiative) et de soutien aux associations.
Les conséquences de la crise de la Covid-19
D’après l’Onusida, une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500 000 morts supplémentaires en Afrique subsaharienne l’année prochaine (2020-2021) et ramènerait le taux de mortalité lié au sida dans cette région à celui de 2008. Or, des perturbations importantes des programmes de prévention, dépendant souvent d’interventions communautaires rendues impossibles pendant le confinement, ont été observées récemment, en raison de la crise sanitaire. De même, l’accès aux antirétroviraux, un médicament essentiel pour sauver des vies, a été compliqué du fait des restrictions de mouvement, de pénuries locales et dans certains cas, d’une hausse de la stigmatisation et de la discrimination.
En tant que 5e bailleur d’aide publique au développement dans le monde (avec près de 11 milliards d’euros alloués en 2019), la France a décidé de consacrer plus de 1,6 milliards d’euros à la lutte contre la pandémie dans les pays les plus vulnérables, spécifiquement en Afrique. Les fonds multilatéraux ont également su répondre aux inquiétudes et à l’urgence de la situation, tout en assurant au maximum la continuité de leurs programmes en cours. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et Unitaid ont immédiatement assuré la continuité de leurs actions de lutte contre les trois pandémies, tout en mettant leurs moyens à disposition des pays bénéficiaires pour faire face à la crise.
Mais, même si le soutien des grandes organisations et des États donateurs a permis d’améliorer le partenariat avec la société civile, d’étayer la santé communautaire et de réformer des lois sanitaires nationales dans de nombreux pays, plusieurs points d’inquiétudes subsistent. L’ensemble des déterminants de la santé, intimement liés aux droits humains, n’ont pas suffisamment progressé pour empêcher une nouvelle crise de mettre à mal les acquis difficilement obtenus ces vingt dernières années. La crise de la Covid-19 a donc servi de révélateur à ces lacunes, tout en offrant une occasion unique d’agir et de mobiliser l’ensemble des acteurs pour y remédier.
L’objectif fixé par l’ONUSIDA est de faire en sorte que 30 millions de personnes aient accès au traitement en atteignant les objectifs 90-90-90, à savoir, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.