Partenariat France - Kenya Portefeuille jeunesse
Depuis sa création dans les années 1960, la politique de développement de la France est axée sur l’Afrique en raison de nos liens historiques avec le continent et la diaspora africaine vivant en France, qu’elle soit originaire d’Afrique du Nord ou d’Afrique subsaharienne.
Après l’élection du président Emmanuel Macron en 2017, la priorité africaine de notre politique étrangère, qui inclut la politique d’aide au développement, a été réaffirmée avec force, en deux étapes majeures :
la visite du Président au Burkina Faso en octobre 2017, où il a prononcé son "discours de Ouagadougou", qui ouvre la voie à toutes ses initiatives ultérieures pour l’Afrique, en particulier pour sa jeunesse.
¡les conclusions du conseil interministériel sur l’aide au développement de février 2018, qui concentrent les programmes français d’aide et de coopération principalement sur l’Afrique et mentionnent la jeunesse comme cible prioritaire dans de nombreux domaines (éducation, création d’emplois, science, innovation, culture, volontariat).
Le développement de l’Afrique a également été un thème majeur du sommet du G7 à Biarritz en 2019 et reste au centre de la réponse globale de la France à la Covid-19.
Juste après son élection, le président Macron a fait plusieurs fois le tour de l’Afrique, comme aucun autre président français avant lui, et en mars 2019, il s’est rendu à Nairobi pour une visite d’État historique, la première du genre depuis l’indépendance du Kenya. Au Taifa Hall de l’Université de Nairobi, il a engagé une conversation libre avec la jeunesse kenyane et a souligné la volonté de la France de développer les compétences et les talents ici, et en particulier d’accroître fortement la présence des étudiants kenyans en France.
De nouveaux accords dédiés à la jeunesse ont été signés au cours de la visite : la feuille de route bilatérale sur les partenariats en matière d’université, d’innovation, de recherche et de formation professionnelle, et l’accord de partenariat sur la promotion et l’échange de compétences et de talents. Le plan d’action actuel de l’Ambassade de France au Kenya mentionne logiquement la jeunesse comme l’une des trois priorités d’action du gouvernement français au Kenya.
A la suite de cette visite, la France et le Kenya ont développé ensemble les projets et programmes suivants :
Le développement des compétences : un pari sur les étudiants, les échanges universitaires, l’EFTP et les STEM :
Projets éducatifs :
L’Université de Nairobi / Projet de Science et d’Ingénierie Complexe (discussions en cours sur un prêt concessionnel de l’AFD de 30 M€ et une subvention de 5 M€) : le projet permettrait de construire et d’équiper un nouveau complexe de science et d’ingénierie sur le campus de l’ONU, ainsi que d’y apporter une assistance technique (notamment sur l’adaptation des programmes aux besoins du marché). Il encouragerait également les échanges universitaires avec deux grandes écoles d’ingénieurs françaises (Centrale Supélec et ParisTech). La participation d’un plus grand nombre de jeunes femmes dans les STEM est un objectif du projet.
Subvention du FSPI (MAE) " Remise à niveau des diplômes à des fins industrielles " (2019-20, 436 K€) : ce projet vise à moderniser les programmes d’ingénierie mécanique, électrique, biomédicale des universités techniques du Kenya (TUK) et de Mombasa (TUM), par la formation de jeunes professeurs à la pédagogie par projet, en partenariat avec une grande université française, Paris Saclay (et son Institut Technologique de Cachan). Le projet comprend des dons d’équipements tels que des robots et des imprimantes 3D et des formations pour les utiliser dans un environnement pédagogique. Il vise également à renforcer les liens entre le monde universitaire et les industries au Kenya et à accroître l’employabilité des jeunes.
Bourse FSPI (MAE) "Enseignement du français, innovation et multilinguisme" (2020-21, 230 K€) : le projet EFIP vise à développer l’attractivité du français comme langue professionnelle et porteuse de valeurs et à promouvoir le multilinguisme. La priorité de ce nouveau projet est de revitaliser l’enseignement du français de manière durable dans le cadre d’un partenariat avec les autorités kenyanes pour améliorer la qualité des programmes, des examens et des ressources. Ce projet vise à moderniser l’enseignement du français, en formant de jeunes enseignants à la pédagogie de projet, en soutenant le programme de mobilité des assistants de langue kenyans, en développant l’enseignement du français professionnel pour les jeunes kenyans (EFTP et université dans le domaine du tourisme & de l’hôtellerie, des affaires, des relations internationales...) afin d’accroître leur employabilité. Le projet comprend également des dons de ressources (numériques et physiques) pour améliorer l’apprentissage et l’enseignement du français comme langue étrangère.
EFTP (Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse et Fondation Schneider Electric) : projet de centre d’excellence en efficacité énergétique, qui débutera en 2020 à l’Institut de formation technique PC Kinyanjui (Nairobi), avec une assistance technique française qui sera désignée par le Ministère français de l’Education nationale et de la Jeunesse et l’équipement livré par la Fondation Schneider Electric. L’expert assistera également un autre projet de centre d’excellence mené par l’Université Kenyatta et la société française Urbasolar sur l’énergie photovoltaïque.
TVET (AFD, prêt concessionnel / subvention) : discussions en cours sur un soutien au plan du département TVET sur le développement des TIC dans les institutions TVET (y compris l’apprentissage électronique), en coordination avec l’Allemagne (KfW).
Avec l’adhésion du Kenya à WorldSkills en 2020 et la tenue du concours WorldSkills à Lyon (France) en 2023, l’ambassade de France va accroître son soutien au développement des liens entre TVETA et WorldSkills France pour aider le Kenya à préparer ses jeunes concurrents au concours de Lyon.
Le "Budding Social Scientists Program" de l’Institut français de recherche en Afrique (IFRA) : ce programme global s’associe au milieu universitaire kenyan pour renforcer les capacités des étudiants kenyans en master, doctorat et post-doctorat en sciences humaines et sociales par la formation à la recherche qualitative et critique en sciences sociales (universités d’été de 10 jours), des ateliers thématiques ciblés, des subventions pour des travaux de terrain compétitifs, des ateliers d’écriture et des simulations d’entretiens pour des bourses et des postes universitaires.
Soutien à Young scientists Kenya : depuis son lancement en 2017, l’Ambassade de France au Kenya est partenaire de Young Scientist Kenya (YSK), une initiative du Ministère de l’Education et de l’Ambassade d’Irlande au Kenya, sous le patronage du Président Uhuru Kenyatta. YSK donne aux élèves du secondaire l’occasion de faire preuve d’innovation et de montrer leurs talents scientifiques par le biais d’un concours national en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM). La contribution de l’Ambassade de France au Kenya prend la forme d’une contribution financière annuelle, d’une participation au conseil d’administration de l’YSK et au comité des programmes de l’YSK. Les deux lauréats de l’exposition nationale YSK 2019 seront également récompensés par une participation au Festival français de la science organisé par Universcience à Paris, précédemment prévu en octobre 2020 et reporté à 2021.
Programmes de mobilité pour les étudiants :
Bourses du gouvernement français : depuis 2018, le budget de l’ambassade pour soutenir les mobilités universitaires en France n’a cessé d’augmenter, pour atteindre plus de 150 000 euros par an en 2021. Chaque année, 36 étudiants kenyans sont soutenus pour étudier en France, en master ou en doctorat, dans un large éventail de disciplines. Ce programme bilatéral est enrichi par d’autres programmes de bourses françaises, européennes ou internationales qui ouvrent la voie aux études en France comme la bourse "Eiffel", la bourse d’excellence "Major" (accessible aux meilleurs étudiants étrangers des écoles françaises à l’étranger, dont le Lycée français de Nairobi, où plus de 70 jeunes kenyans suivent le cursus français), les bourses Erasmus Mundus ou les bourses de la Fondation MasterCard, pour n’en citer que quelques-unes. L’ambassade de France et le bureau Campus France de l’Alliance française de Nairobi soutiennent également l’organisation d’événements pour les anciens élèves et la mise en réseau, notamment avec Afraken, la principale association d’anciens élèves kenyans des universités françaises ;
Lecteurs d’anglais dans les écoles françaises : en reconnaissance de la qualité de son système éducatif, le Kenya a été inclus, en 2019, dans le programme des lecteurs d’anglais du ministère français de l’éducation et de la jeunesse. Pour l’année scolaire 2019-2020, 59 étudiants kenyans francophones, venus de tout le pays, ont été recrutés et enseignent l’anglais et ouvrent notre jeunesse à la culture et à la réalité kenyane dans nos écoles, aux côtés de professeurs américains, britanniques, indiens ou sud-africains. Pour la prochaine année académique, 70 nouveaux professeurs kenyans sont en cours de recrutement. La France espère que beaucoup d’entre eux choisiront de terminer leurs études dans ses universités. Le programme des professeurs bénéficiera également de la bourse FSPI (MFA) "Enseignement du français, innovation et multilinguisme" (2020-21, 230 K€) qui est un nouveau projet dédié aux professeurs de français kenyans (introduction de nouvelles compétences pédagogiques, notamment à travers les ressources numériques). A partir de 2021, les premiers jeunes professeurs de français pourraient être nommés dans certaines universités kenyanes (Université de Nairobi, Université technique du Kenya).
Au travers de son "Budding Social Scientists Program", l’IFRA soutient les mobilités des étudiants kenyans en master, doctorat et postdoc en s’associant avec des universités et unités de recherche françaises et au travers du programme de bourses "ATLAS" de la FMSH, ainsi qu’en contribuant aux bourses du gouvernement français de l’Ambassade de France au Kenya. Elle apporte en outre un soutien à ces étudiants pour leur participation à des séminaires et des conférences pendant leur séjour en France, pour la mise en place de réseaux universitaires et pour les stratégies de publication.
Promotion of Kenyan talents (arts, sports) :
Chaque année, l’Alliance française de Nairobi et Mombasa donnent la parole aux artistes kenyans et l’accès à une plateforme/scène professionnelle à travers leurs vitrines et de nombreuses initiatives dédiées à la création (expositions artistiques d’artistes kenyans, Fête de la Musique, Smartphone Film Competition, Digital November, accueil du gala du Kibera Ballet en partenariat avec Anno’s Africa, concerts, promotion de la littérature kenyane, débats scientifiques publics). L’ambassade de France soutient directement les deux Alliances françaises et les artistes kenyans de nombreuses manières, notamment en finançant une part importante de leurs projets culturels et d’échanges culturels (soutien à des voyages professionnels en France ou à des résidences artistiques), en partenariat avec l’Institut français à Paris (appels à projets annuels).
Projets :
Createch Animation Lab (subvention de 800 000 €, Trésor public/ AFD) : l’objectif du projet est de développer les programmes d’études en jeu et animation de l’Africa Digital Media Institute (ADMI) de Nairobi et de mettre en place son studio d’animation, en partenariat avec Rubika (Valenciennes, France), une école de talents européens (et français) de premier plan en matière de création numérique. Le projet comprend un programme d’incubation pour les jeunes diplômés qui souhaitent lancer leur entreprise.
Soutien aux petites entreprises créatives à travers le Fonds Heva (prêt concessionnel de l’AFD de 500 000 $ et subvention d’assistance technique de 300 000 $, 2018-21) : le financement soutient l’incubation et le lancement d’entreprises créatives au Kenya et en Afrique de l’Est, en particulier des entreprises féminines. Environ 70% des clients de Heva ont moins de 35 ans.
Tous les ans, l’ambassade de France et les institutions publiques françaises proposent des bourses pour des formations en France dans le secteur culturel : bourses de formations courtes (jusqu’à deux mois) de l’ambassade de France ou soutien à des résidences artistiques, "séjour Culture" du ministère de la culture (pour les participants francophones et anglophones) ; soutien aux professionnels kenyans pour leur permettre de participer à des festivals ou marchés internationaux en France (Cannes ou Annecy par exemple).
L’ambassade de France apporte également son soutien, chaque année, à des festivals culturels ou à des manifestations professionnelles dans le domaine de la création, notamment en matière de cinéma et de musique : Kalasha International TV and Film Market, Kalasha Awards, Nairobi Film Festival, Coast Film Festival, Ongea (East Africa Music Summit), Nairobi Comic Convention, pour n’en citer que quelques-uns.
Dans le domaine du sport, l’ambassade de France et l’AFD ont augmenté leur soutien par le biais de petites subventions, en ayant à l’esprit les Jeux Olympiques de 2024 à Paris. En 2019, l’ambassade a soutenu l’association Rekebisho à Mukuru/Nairobi (boxe féminine) et en 2020, avec l’Alliance française de Nairobi et l’association Floor Rippers, elle a soutenu l’organisation d’une "bataille du break" à Nairobi avec deux championnes du monde (Bboy Lilou de France et Bgirl Vanessa du Portugal) dans le jury, qui a sélectionné deux breakers kenyans pour une "bataille" en France (reportée à 2021). Comme le break sera un nouveau sport olympique à Paris en 2024, ce soutien à la discipline au Kenya s’inscrira dans la durée. Depuis 2019, l’AFD a financé par de petites subventions des ONG françaises qui développent des projets de sport et de développement : deux projets en cours promeuvent l’égalité des sexes et la pratique du football dans les bidonvilles de Nairobi ; un nouvel appel à projets est en cours. L’ambassade prévoit d’augmenter ses financements aux projets de sport et de jeunesse au Kenya jusqu’en 2024.
Soutien aux initiatives/ projets économiques des jeunes et des femmes, droits, autonomisation et volontariat :
Projet FSPI (subvention du MAE) PISCCA "Five Eleven Coalition for Women" (200 000 €, 2019-20) : ce projet soutient 6 initiatives d’associations kenyanes engagées dans l’autonomisation des femmes vulnérables vivant dans les bidonvilles. Les 6 projets sont mis en œuvre à Kikuyu, Kisumu, Machakos, Mombasa, Nairobi et Naivasha, Riuru. Nos partenaires kenyans pour ces projets sont Eden Environmental Association, Flone Initiative, KEPSA, Kibera Community Empowerment Organization (KCEO), Nyalenda Bread Power et Positive Life Kenya. Toutes ces associations bénéficient de formations en gestion de projet financées par le projet. Deux des projets (avec KEPSA à Mombasa et Eden à Naivasha) ont également une composante jeunesse et tous deux sont consacrés à la gestion des déchets et à l’éducation environnementale.
Projet FSPI (subvention d’AMF) ARESSOK "Alliance avec le réseau d’entreprises sociales du Kenya" (152 000 €, 2020-21) : ce projet est un soutien de deux ans à plus de 100 entrepreneurs sociaux au Kenya, réunis au sein de la Société d’entreprise sociale du Kenya (SESOK). En partenariat avec la Fondation E4Impact et Ashoka East Africa, l’ambassade soutient le renforcement des capacités et des liens commerciaux des entrepreneurs (plus de 70 % sont des femmes et environ un quart sont des jeunes, c’est-à-dire âgés de moins de 34 ans), grâce à un programme de formation et de mentorat.
Depuis 2018, l’ambassade de France finance la Coalition nationale des défenseurs des droits de l’homme, qui soutient de nombreux jeunes militants, avec d’autres partenaires de l’UE. En 2019, l’ambassade de France a accueilli la cérémonie de remise des prix.
L’ambassade de France soutient également financièrement (voyages et séjours) la participation d’ONG et de militants kenyans (de préférence des jeunes) aux conférences internationales sur le développement durable, la gouvernance, les droits de l’homme et les affaires mondiales qui se déroulent en France : Pacte pour l’impact (Paris, juillet 2019), le Forum de la paix de Paris (2018 et 2019) et, en 2021, le Forum pour l’égalité des générations ou le sommet des villes durables en Afrique. Cela donne aux bénéficiaires kenyans des possibilités uniques de mise en réseau, de présentation et de collecte de fonds.
Un programme spécial pour les jeunes est la rencontre internationale de jeunes "LabCitoyen" organisée chaque été par l’Institut Français à Paris : ce programme est dédié aux jeunes socialement engagés et n’est accessible qu’aux francophones ; l’ambassade de France soutient la participation d’un jeune kényan par an depuis 2019.
Chaque année, l’ambassade de France propose des candidatures kenyanes (et somaliennes) au programme dit d’invitation de jeunes personnalités prometteuses : pour les bénéficiaires, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères finance et organise un programme de visite en France, dans le domaine d’intérêt de l’invité.
Le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères et l’ambassade soutiennent également des programmes de volontariat des jeunes dans le cadre de la coopération entre les collectivités locales. Au Kenya, ce soutien va aux échanges entre la petite ville d’Alénya, dans le sud-est de la France, et les organisations communautaires masaï du comté de Baringo. Un jeune volontaire kenyan, le premier dans nos relations bilatérales, est en poste en France depuis décembre 2019, à Alénya, avec le soutien de l’ambassade de France, de la municipalité d’Alénya et de la Région Occitanie. Un programme d’actions franco-kenyanes d’animation de jeunesse se déroulera à Baringo en 2021, avec le soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Chaque année, moins de 10 jeunes français parrainés par des fonds publics français travaillent bénévolement dans des associations kenyanes (santé, agriculture, éducation, etc.).