Visite du Centre de formation pour le soutien de la paix (PSTC – Peace Support Training Centre)
« Le 08 janvier, en présence de l’Attaché de Défense le lieutenant-colonel Marc de BLOCK, l’Ambassadrice de France au Kenya Son Excellence Aline KUSTER-MENAGER a été reçue par le Général Rashid A. ELMI, directeur du Centre de formation pour le soutien de la paix (PSTC – Peace Support Training Centre) qui a été créé en janvier 2001 dans le cadre du Collège d’état-major de la défense du Kenya.
Ce centre de formation s’est tout d’abord concentré sur la formation des forces kényanes aux missions de maintien de la paix des Nations Unies, puis sur les opérations de soutien de la paix de l’Union africaine. Le PSTC est devenu un établissement séparé du Ministère de la Défense Kenyan en juillet 2006 et en 2008, les premiers efforts d’internationalisation ont été déployés. En 2009, Karen PSTC a fusionné avec le Centre international de formation pour l’action contre les mines (IMATC - International Mine Action Training Centre) pour former un centre, le Centre international de formation pour le soutien de la paix (IPSTC). L’ancien PSTC a été renommé en école d’études de la paix et des conflits (PCSS) et l’IMATC a été renommé en école d’aide humanitaire à la paix (HPSS - Humanitarian Peace Support School). En 2011, l’IPSTC est devenu autonome grâce à des accords de partenariat officiels conclus avec les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, le Kenya, l’Allemagne et le PNUD (Programme des Nations Unis pour le Développement).
Depuis 8 partenaires dont la France ont rejoint l’IPSTC.
Les missions de l’IPSTC sont d’organiser des activités de formation, d’éducation et de recherche et informer le personnel militaire, policier et civil de tous les aspects des opérations de soutien de la paix afin d’améliorer l’efficacité de la réaction aux situations d’urgence complexes au profit des pays régionaux d’Afrique de l’Est et Centrale.
La France détache un officier supérieur au sein de l’IPSTC depuis 2008. Depuis août 2019, ce poste est occupé par le lieutenant-colonel Aymeric MOLLE qui occupe les fonctions de chef d’état-major et d’officier planification de l’école.
Un programme innovant financé par l’Union Européenne et piloté par la France dans le cadre du renforcement des capacités militaires dans les domaines de la santé, de la protection civile, du génie civil et du déminage en zone de crise pour le bénéfice des populations civiles vient d’être créé en coordination avec l’IPSTC.
Ce programme CBSD (Capacity Building insupport of Security and Development) consiste à renforcer les capacités des forces armées de certains pays en crise d’Afrique et au Proche-Orient à intervenir au profit des populations civiles, en formant des cadres militaires dans des domaines duaux tels que le déminage, le génie civil, la santé ou la protection civile.
Cette action vise à renforcer les capacités militaires des pays en crise en Afrique et au Moyen Orient dans les domaines de la santé, de la protection civile, du maintien de la paix et du déminage, au bénéfice des populations civiles, à travers la formation de 800 stagiaires militaires dans cinq écoles œuvrant au profit des domaines susmentionnés. Ces écoles sont le CPADD au Bénin (déminage humanitaire), l’EPPAN au Niger (santé), l’ERDHL au Liban (déminage), l’IPSTC au Kenya (appui général au déploiement des OMP), et l’ISEPC (protection civile) au Burkina Faso.
Les crises en Afrique et au Proche-Orient ont souvent pour conséquence la disparition de services de base au profit des populations. Certains de ces services peuvent être parfois fournis par les forces armées qui disposent de capacités spécifiques duales (santé, protection civile, déminage, génie infrastructure). Ces forces armées agissent souvent comme le dernier acteur de la sécurité dans les zones de crise et peuvent ainsi participer au retour des services de base des populations.
Au-delà de la réponse immédiate aux urgences de la crise, ce volet particulier de l’action militaire au profit de leurs populations est un facteur déterminant du retour de la confiance de la population envers ses forces armées. Cet objectif est d’autant plus important que celles-ci sont encore parfois considérées comme un facteur de crise plutôt qu’une réponse aux crises.
Compte tenu de l’ampleur des besoins, et en complémentarité avec l’ensemble des projets dédiés au renforcement des capacités des forces de sécurité, il est essentiel d’agir directement et significativement sur le volet de la formation de ces unités militaires spécialisées qui sont amenées à être déployées dans les zones en crise. Dans une souci d’efficacité et de pragmatisme, il s’agit également de s’appuyer sur des structures de formation reconnues dans un environnement où les capacités nationales de formation restent encore souvent déficientes.
Ainsi, le modèle des écoles à vocation régionale développé sur ces domaines depuis une vingtaine d’années par la coopération française avec ses partenaires en Afrique et plus récemment au Cambodge ou au Liban propose une solution originale, innovante et éprouvée pour former des cadres et des experts selon des standards reconnus et au bénéfice d’une trentaine de pays. Bien que l’IPSTC ne soit pas une école à vocation régionale liée à la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, cette école d’Excellence a été choisie pour accueillir 200 stagaires dans le cadre de ce projet. »